Garder vivant l’espoir pour des actions plus vigoureuses contre les problèmes de changement climatique


« Un responsable des questions de changement climatique auprès du gouvernement britannique se dit persuadé que les communautés religieuses pourraient jouer un rôle essentiel en suscitant une réponse globale au changement climatique et en favorisant des actions d’une portée internationale.

Nikita Mistry est responsable des engagements de la société civile du gouvernement pour le sommet sur le changement climatique, COP 26. Elle a pour mission de faire participer les communautés religieuses du Royaume-Uni et du monde entier aux efforts visant à garantir que les citoyens, notamment les groupes religieux, puissent faire entendre leur voix lors du sommet.

Nikita s’est entretenue avec l’équipe de la Conférence de Lambeth sur ses ambitions pour cette conférence et sur le rôle que peuvent jouer les évêques et les églises à l’égard de cette thématique.

Le Royaume-Uni accueillera la 26e conférence des Nations unies sur le changement climatique à Glasgow, du 31 octobre au 12 novembre. « Le sommet COP 26 réunira des représentants de différentes entités concernées dans le but de faire avancer les objectifs de l’accord de Paris et de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Le Royaume-Uni s’est engagé à accueillir un sommet sans exclusion qui fera entendre la voix de ceux qui sont en première ligne dans la lutte contre les problèmes de changement climatique au sein des communautés religieuses et de la société civile dans son ensemble » a-t-elle ajouté.

« Nous avons fixé quatre objectifs. Le premier consiste à réduire à néant les émissions mondiales nettes d’ici le milieu du siècle et à ne pas dépasser 1,5 degré. Pour y parvenir, il faudra accélérer le remplacement progressif des combustibles fossiles, freiner la déforestation, accélérer le passage aux véhicules électriques et promouvoir les investissements dans les énergies renouvelables. »

Elle a ajouté que le deuxième objectif portera sur la protection des communautés locales et des habitats naturels : « Il est tout à fait évident que les répercussions du changement climatique se font sentir d’ores et déjà. Nous devons donc travailler ensemble pour assurer la protection des pays qui sont les plus touchés en ce moment. »

« Le troisième objectif, très important, consiste à veiller à ce que les pays développés tiennent leur promesse de mobiliser 100 milliards de dollars par an en faveur de la protection de l’environnement à partir de 2020. Le dernier objectif, pour lequel les communautés de foi ont également joué un rôle important, prévoit l’intensification des mesures visant à lutter contre la crise climatique par le biais de collaborations entre gouvernements, entreprises et société civile. »

Nikita dit que les communautés religieuses, qui représentent plus de 80% de la population mondiale, peuvent jouer un rôle vital. « Nous savons que les communautés religieuses ont une perspective unique quant au changement climatique et à la protection de la planète, quant au soutien de ceux qui sont en première ligne dans cette lutte et en termes de sensibilisation des communautés du monde entier. »

Qu’est-ce qui préoccupe le plus les jeunes par rapport à la question du changement climatique ?

« Ce qui en ressort de très forts, c’est le devoir de protéger ceux qui sont en première ligne dans la lutte contre la crise climatique 0et d’assurer un avenir meilleur aux générations futures. Et ce que nous avons pu constater dans les débats de la COP, c’est que les jeunes ne se contentent pas d’exiger des changements, mais ont aussi des solutions à apporter. C’est formidable et passionnant. »

« Nous devons veiller à trouver le juste équilibre entre la plaidoirie en faveur de leurs revendications et le soutien des idées purement inventives qu’ils apportent aux débats. »

Comment les évêques peuvent-ils aider à faire entendre la voix des jeunes sur le changement climatique ?

« Je pense que les évêques peuvent avoir un rôle très déterminant en écoutant la voix des jeunes. Cela revient en partie à faire preuve de sincérité dans les discussions et à adopter une perspective intergénérationnelle. Toutes les générations ont beaucoup à apprendre les unes des autres. Ainsi, il serait très utile d’avoir des discussions sur les leçons apprises, sur les succès et les échecs, sur ce qui se passe à présent et sur les changements éventuels, sur la façon dont nous pouvons travailler ensemble, et sur la nécessité d’un dialogue ouvert, libre et inclusif. »

Que voudriez-vous voir les évêques de la conférence de Lambeth faire pour faire aboutir les objectifs de lutte contre le changement climatique ?

« Je suis convaincue que les évêques ont une influence et une sagesse uniques qui peuvent utiliser pour faire passer des messages positifs en faveur de la préservation de l’environnement. Nous disposons de très peu de temps pour mettre en œuvre les objectifs envisagés.

Mon message d’espoir serait le suivant : « poursuivez vos actions au sein de vos communautés et défendez ces voix de première ligne afin qu’elles soient entendues sur un pied d’égalité ». »

Comment les expériences diverses des évêques peuvent-elles favoriser une meilleure prise de conscience des enjeux du changement climatique ?

« Je suis persuadée que la force des débats naît des dialogues entre différents groupes. Naturellement, il y aura beaucoup d’évêques de différents pays, dont certains viendront de populations indigènes, donc il y aura autant d’expériences et de connaissances à partager. »

« La majeure partie de notre action s’inscrit dans le cadre d’un calendrier international. Il serait donc très utile de profiter de moments clés, notamment le G7, pour amorcer des débats et réunir les différents groupes concernés. Ces débats permettront de garder vivant l’espoir et de faire participer l’ensemble de la société à nos efforts pour atteindre nos objectifs climatiques. Nous ne pouvons pas y parvenir chacun de son côté, nous devons unir nos forces pour relever ce défi monumental. Faire participer différents groupes, débattre avec différents groupes et partager la sagesse de différentes composantes de la société, tout cela contribuera à garder vivant l’espoir. »

Quel serait votre message à l’Église anglicane pour qu’elle s’engage activement dans la lutte contre le changement climatique ?

« Étant donné que la COP 26 aura lieu au Royaume-Uni, il nous incombe de nous montrer exemplaires. Les évêques anglicans font tous du bon travail, mais il y a encore beaucoup à faire. Donner l’exemple, c’est déjà un acquis. J’encourage donc les évêques et les églises à poursuivre dans cette voie. Il existe autant de voies que la société tout entière peut emprunter pour assurer la transition vers une économie plus équitable et plus respectueuse de l’environnement. La voix de la raison, la voix spirituelle et le fait de donner l’exemple sont autant de moyens puissants qui nous aideront à y parvenir. »
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