Formation de disciples : Qu’en est-il de l’engagement actif de l’église dans la formation de disciples à travers le monde ?

L’Église anglicane partout dans le monde a pour mission commune de proclamer la Bonne Nouvelle du Royaume et d’enseigner, de baptiser et d’éduquer les nouveaux fidèles, ce qui compte parmi les cinq marques de la mission de la Communion. Il existe bien des manières par lesquelles les églises peuvent être en mesure d’aider les gens à mûrir dans leur foi et à démontrer l’amour de Dieu à ceux qui les entourent…
 

Faire des disciples de génération en génération en Nouvelle-Zélande

En Nouvelle-Zélande, dans le diocèse de Wellington, l’évêque adjointe, la révérende Eleanor Sanderson, estime que la création d’espaces où les gens peuvent vivre en communauté et partager leurs vies en profondeur serait un moyen de favoriser la formation de disciples

« Je vis au sein d’une communauté résidentielle intentionnelle avec des étudiants de notre université, » a-t-elle déclaré. « Nous menons une vie commune rythmée par le partage et la communion, par la prière quotidienne et la pratique hebdomadaire du discipulat dans nos maisons communautaires, par le biais d’un modèle clair de mission commune dans laquelle nous sommes engagés par le biais de l’aumônerie de l’université. Pour moi, la formation de disciples et la vie en communauté sont intimement liées. »

Selon l’évêque Eleanor : le discipulat est une question de partage. « Dans notre diocèse, nous sommes bien conscients que, quel que soit le contexte de notre vie spirituelle, que ce soit dans une paroisse, dans une nouvelle communauté monastique ou dans un lieu d’habitation intentionnel, la formation de disciples est au centre de tout. C’est ainsi que nous voyons la formation de disciples, c’est le partage de la Parole de Dieu, le partage de la nourriture, le partage de la vie et de la prière, le tout avec une mission ou un objectif bien défini. »

« J’ai un très bon ami qui a comparé cela à un iPhone en disant : « Si l’on prend un iPhone, le discipulat devrait être le téléphone et l’église, l’application. Mais nous avons tendance à imaginer le contraire et à considérer l’église comme le téléphone et le discipulat comme l’application. Alors qu’en fait, l’appel de Jésus est de faire des disciples » ».

Elle dit que l’église a souvent peur de l’échec. « Quand vous regardez tous les disciples, ils ont tous eu, par moments, des faux pas ou des échecs, cela fait partie de la vie d’un disciple. Il faut savoir, cependant, qu’une des composantes de l’humilité dans l’apprentissage, c’est que nous apprenons en faisant des erreurs, et le discipulat n’en fait pas exception, c’est la vie en profonde relation avec Dieu » a-t-elle ajouté.

Le diocèse de Wellington a fait de la formation des disciples une priorité absolue. L’évêque Eleanor s’explique : « Nous avons délibérément parlé du discipulat et avons investi dans des outils permettant de partager un langage commun et une vision collective de la manière de vivre cette vie façonnée par le Christ ». Elle dit que le programme avait eu pour résultat quatre ou cinq générations de groupes de disciples. Un programme dans lequel les gens se sentaient en confiance pour s’engager plus profondément les uns avec les autres dans la voie du Christ.
« Nous avons ce sentiment que le fait d’investir volontairement dans des outils et des programmes spécifiques de formation de disciples serait le moyen de revenir en force et en nombre. »

Selon elle, l’engagement de la jeunesse anglicane au niveau du diocèse était un élément de discipulat très puissant. « Les jeunes choisissent de travailler bénévolement pour notre diocèse, soit dans les paroisses, soit dans les écoles urbaines. Ils vivent ensemble, partageant des moments de prière quotidiens, des séances hebdomadaires de formation de disciples et des missions hebdomadaires. Nous sommes à présent passés d’une seule maison à 14 maisons différentes dans notre diocèse, avec des douzaines de jeunes vivant une profonde vie de disciple les uns avec les autres. »

« L’une des choses dont nous sommes particulièrement conscients dans notre région – marquée par une démographie vieillissante et des générations hors de portée – c’est que la vie de disciple est une vie intergénérationnelle. Dans une communauté proche de Jésus, cet « oikos » de la famille élargie était composé d’hommes, de femmes et d’enfants… l’appel intergénérationnel, qui n’est jamais allé au-delà du cercle des religieux, a souvent été mal entendu. »

Les paroisses du diocèse mettent en pratique la formation des disciples de diverses manières, à travers les générations.

Le vicaire de la paroisse de Peninsula, le révérend Chris Dodds, dit souhaiter que les membres de l’église aient un engagement plus actif dans les actions de donations. Il ajoute : « Deux de nos objectifs cette année, en lien avec la dimension sociale de la vie de disciple, seraient de rapprocher davantage nos actions de donations de la vie sociale et de nous y engager activement, ainsi que de faire participer nos jeunes dans nos ministères de justice, de solidarité et de protection de la création ».
Suite à un appel en faveur des Tonga, au lendemain de l’éruption volcanique du janvier dernier, l’un des groupes locaux de l’église a lancé l’initiative d’un marché improvisé destiné à la collecte de fonds.
« Les enfants y ont participé en vendant du vin de vers provenant d’une ferme de vers créée pendant la saison de la création, des bougies de prière avec des tasses de thé récupérées dans un magasin d’articles d’occasion et des restes de bougies utilisées lors de nos cultes, des pâtes à modeler, des journaux de livres d’or et des banderoles de crèche recyclées, des pots de fleurs, des cadeaux de Pâques et des bijoux de récupération », a-t-il ajouté.
« Pour moi, ce fut un vrai bonheur de voir tant de paroissiens se serrer les coudes, des gens de 7 à 77 ans à des octogénaires. Nous nous sommes installés sur l’accotement gazonné à l’extérieur de l’église afin de pouvoir profiter du passage des voisins. »
L’évêque Eleanor Sanderson dit : « Parfois, on ne sait pas comment vivre pleinement entre générations et partager la bonne nouvelle avec les enfants de nos enfants. Il est, de ce fait, très important de trouver des moyens de créer une communauté missionnaire intergénérationnelle et des outils de formation de disciples qui soient adaptés à toutes les générations… les églises que nous servons ».

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