Que signifie être sel et lumière dans votre contexte ? Des évêques du monde entier font part de leurs expériences.

Que signifie être sel et lumière dans votre contexte ? Des évêques du monde entier font part de leurs expériences.

Les 5 et 7 octobre, aura lieu la quatrième session des Conversations des évêques de la Conférence de Lambeth. Le thème de la session est « Appelés à sortir des ténèbres vers la lumière ». En s’inspirant de la première épître de Pierre 2 : 9-12, les évêques exploreront le thème « être sel et lumière dans le monde ». Des évêques du monde entier ont fait part de certaines de leurs réflexions à travers des petites vidéos ou des articles accompagnant la session.

Le Très Révérend Melter Jiki Tais – Asie du Sud-Est

L’évêque Melter est convaincu que les répercussions de la pandémie ont apporté à l’Église de nouvelles possibilités pour être le sel et la lumière et partager l’amour de Dieu de manière pratique avec tous ceux qui en souffrent.

« Je pense qu’il est nécessaire d’établir de véritables relations avec nos pairs, avec nos voisins, et surtout en cette période de pandémie, où notre vie est devenue très restreinte. L’une des choses dans lesquelles nous sommes impliqués en tant que diocèse, et moi-même, c’est l’aide sociale, à savoir fournir de la nourriture aux familles qui sont durement touchées par cette pandémie. Nous espérons qu’à travers ces actes de compassion, les personnes qui ont reçu ces aides alimentaires reconnaîtront la grâce de Dieu. »

« En cette période de pandémie de la COVID-19, beaucoup de gens ont perdu leur emploi. En fait, le nombre de cas de suicides en Malaisie depuis l’année dernière devient de plus en plus alarmant et inquiétant. Trois à quatre personnes se donnent la mort chaque jour à cause d’un emploi perdu ou d’un prêt bancaire impossible à rembourser. En effet, en Malaisie, pays dans lequel je vis, les gens hissent littéralement les drapeaux blancs parce qu’ils n’ont rien à manger. »

Le révérend Ric Thorpe – Royaume-Uni

L’évêque Ric Thorpe est membre du diocèse de Londres à l’Église d’Angleterre. Cela fait six ans qu’il est évêque dans le quartier d’Islington. Son ambition a toujours été de voir de nouvelles églises se développer et s’établir, aussi bien à Londres que dans le reste du pays. Selon l’évêque Ric, faire émerger de nouvelles églises, c’est avant tout être le sel et la lumière du monde.

« Être le sel dans un lieu, c’est d’y laisser son empreinte, y apporter du bien, y apporter de la pureté, y faire naître des changements positifs, y apporter de la lumière. Être la lumière du monde dans un lieu, c’est d’y apporter la lumière de l’évangile. Pour faire surgir la lumière dans l’obscurité, c’est faire sortir ce lieu des ténèbres vers la lumière, peut-être du mal à quelque chose qui est la présence de Dieu et de sa bonté. Ainsi, dans ce contexte, la façon dont je vois l’implantation d’églises, c’est la nécessité pour les chrétiens et les communautés chrétiennes d’être dans ces lieux d’obscurité. D’être dans ces endroits du monde où les gens vivent de graves souffrances ou se sentent éloignés de Dieu. »

L’évêque considère que le fait de voir une église prendre son essor dans un contexte où les gens avaient le sentiment d’être loin de Dieu ou d’avoir été délaissés par le monde religieux équivaut à être le sel de la terre dans ce contexte. Il a ajouté qu’au fur et à mesure qu’ils affectaient des personnes et des ressources dans de nouveaux contextes, où l’église n’était pas présente, ils ont vu Dieu transformer des vies. « Nous avons commencé à voir ce sel et cette lumière avoir une immense incidence sur les régions où Dieu nous a appelés à exercer notre ministère », a-t-il déclaré.

Paulo Ueti – Brésil

Paulo Ueti, théologien et bibliste brésilien, parle de sa triple vision du rôle du chrétien comme sel et lumière dans le monde d’aujourd’hui.
Paulo, est installé dans le diocèse de Brasilia au Brésil. Il travaille pour le bureau de la Communion anglicane dans le domaine de l’éducation théologique et travaille également avec l’Alliance anglicane – l’agence de développement, d’aide et de défense de la Communion.

« Je crois que nous sommes appelés à être le sel et la lumière dans le monde entier et pas seulement au sein de l’église. Cela signifie que nous sommes également appelés à tendre l’oreille aux signes des temps, à prendre conscience du contexte dans lequel nous vivons, car nous appartenons à une communion – une sorte de famille à échelle mondiale. » Résumant sa vision de l’efficacité de l’Église dans le monde, il précise : « Être sel et lumière, c’est agir comme une parabole, comme un prophète et comme une sage-femme dans ce monde aux airs chaotiques, mais qui est tout à fait viable. »
Le Très Révérend Josiah Idowu-Fearon, Secrétaire général de la Communion anglicane Ancien évêque et archevêque au Nigeria, Josiah Idowu-Fearon est le Secrétaire général de la Communion anglicane. Ce poste, qu’il assume depuis six ans maintenant, lui a donné l’occasion de visiter diverses régions de la Communion et de se faire un aperçu étendu de la vie de la Communion anglicane à travers le monde.

« Le sel ne peut être que du sel, que ce soit en Angleterre, en Finlande ou ailleurs, et la lumière ne peut être que de la lumière. Si l’on vit dans une société majoritairement religieuse, ce qui est le cas dans la plupart des pays du Sud, la plupart des gens prennent leur religion très au sérieux. Être le sel signifie que vous ne devez pas être une personne ordinaire… mais une personne appelée à lutter contre toutes formes de déviance sociale, notamment la corruption. Et ce n’est pas une mince affaire »

La très révérende Mary Gibson – Montréal, Canada

La très révérende Mary Gibson, est évêque du diocèse de Montréal pendant six ans, après y avoir été ordonnée diacre en 1981. « Comment sommes-nous appelés à être le sel et la lumière, et comment le faisons-nous ? Je pense que la première chose à faire, c’est d’être sûr que nous restons connectés à la source de lumière et de sel, que si nous avons perdu cette notion d’être sel et lumière, cela se voit. Je pense que les gens peuvent dire quand j’ai lésiné sur ma vie de prière et quand je n’ai pas su m’imprégner du grand vase de sel qu’est l’amour de Dieu. Alors quand je suis bien dans ma peau, je pense que je suis un bien meilleur témoin. Nous sommes appelés à être témoins, parce que même lorsque nous nous sentons faibles, on sait que Dieu est toujours le plus puissant. Il est donc certainement utile de se lever le matin en s’imprégnant de la puissance et de l’amour de Dieu et de s’interroger sur notre raison d’être et notre vocation. Si nous pensons simplement que c’est grâce à notre intelligence, à notre éducation, à notre position dans la société ou à d’autres choses de ce genre que nous pouvons être sel et lumière, nous ne saurons jamais comment être réellement la lumière pour quelqu’un qui a besoin d’aide ou comment nous mettons du sel dans une situation qui doit être améliorée.»

En savoir plus sur les thèmes abordés au mois d’octobre

Pour voir tous les articles et les vidéos du mois d’octobre, rendez-vous sur la page dédiée aux Conversations des évêques.

Merci à tous ceux qui y ont contribué :

  • Le révérend Ric Thorpe, évêque d’Islington au Royaume-Uni, responsable des activités d’implantation et de croissance des églises du diocèse de Londres.
  • Le très révérend Melter Jiki Tais a été nommé l’année dernière sixième archevêque et primat de la province de l’Église anglicane d’Asie du Sud-Est. Il occupe également la fonction d’évêque du diocèse de Sabah en Malaisie.
  • Paulo Ueti, théologien et bibliste brésilien, installé dans le diocèse de Brasilia au Brésil. Il travaille pour le bureau de la Communion anglicane dans le domaine de l’éducation théologique et travaille également avec l’Alliance anglicane – l’agence de développement, d’aide et de défense de la Communion.
  • Le Très Révérend Josiah Idowu-Fearon, Secrétaire général du Bureau de la Communion anglicane.

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